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Communiqué du NPA. À Nanterre, la police tue toujours !

À Nanterre, mardi 27 juin à 8 heures, deux policiers ont abattu au volant de sa voiture un jeune homme de 17 ans. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on entend deux policiers à moto sommer le conducteur d’ouvrir la porte de la voiture, l’un d’eux tenant une arme pointée sur le conducteur en hurlant : « Ouvre ou je te mets une balle dans la tête ! » On voit ensuite la voiture avancer et le policier tirer sur le jeune à bout portant, alors même qu’il n’était pas du tout menacé par la trajectoire du véhicule. Une fois de plus, la police a tué un jeune de banlieue d’origine maghrébine sous prétexte de « refus d’obtempérer ».

Non, ce ne sont pas des « bavures »

Les policiers prétextent la « légitime défense » : la voiture leur aurait foncé dessus, ce que dément la vidéo. L’extrême droite, fidèle alliée de ce système, ajoute ses idées racistes aux mensonges policiers en traitant la victime de délinquant, puisqu’il vient d’un quartier populaire…

Ces images seraient inimaginables dans les quartiers riches. Le racisme, la haine anti-pauvres et anti-ouvrière gangrènent la police, qui mène une véritable guerre aux pauvres dans les quartiers populaires. Ses « bavures », « accidents » et sa « légitime défense » en sont le résultat : les contrôles arbitraires et la violence policière tuent des travailleurs et des pauvres, le plus souvent jeunes, noirs et maghrébins.

Le nombre de victimes de la police est en hausse depuis qu’une loi de 2017 a facilité l’emploi des armes à feu en cas de refus d’obtempérer. La police de Macron et Darmanin se croit tout permis, jusqu’au meurtre !

Une enquête est ouverte pour « homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à l’IGPN. Une police des polices réputée pour son inaction… et son acharnement à couvrir ses troupes. En 2022, sur treize morts suite à des « refus d’obtempérer », seules cinq affaires ont donné lieu à des mises en examen de policiers. Les autres ont été classées sans suite. Et que pouvons-nous attendre de la justice après alors que les crimes policiers d’Adama Traoré, Lamine Dieng, Ibrahima Bah et tant d’autres sont restés impunis ?

Pas de justice, pas de paix !

Dans la nuit, des affrontements ont éclaté, d’abord à Nanterre et dans les quartiers populaires des alentours, à Suresnes, Gennevilliers, Colombes, Asnières, puis dans d’autres villes comme Mantes-la-Jolie, Aulnay-sous-Bois, Bordeaux ou Roubaix.

La révolte est légitime et elle doit s’exprimer et s’approfondir. C’est une fraction du monde du travail, une de ses fractions les plus précaires, qui est particulièrement visée et qui réagit aujourd’hui. Macron et ses ministres appellent au « calme ». Pas un mot sur la violence quotidienne contre les jeunes des quartiers. Au contraire, la police répond à la colère par des arrestations et des coups, et Darmanin déploie des gendarmes en renfort.

Le NPA n’appelle pas au calme : pas de justice, pas de paix. Il faut que notre colère légitime s’exprime pour la vérité et la justice, contre cette police qui tue, contre ses commanditaires du gouvernement et contre tous ceux qui attisent la haine raciste.

Malgré les grands discours républicains, le rôle de la police, c’est la répression. Répression des mouvements sociaux, exacerbée depuis quelques années sous les ordres de Hollande, Valls, Cazeneuve, Macron et Darmanin. Répression des Gilets jaunes, du mouvement des travailleurs contre la réforme des retraites, des grévistes de Verbaudet, des mouvements écologistes et des migrants…

Le NPA appelle à toutes les manifestations qui seront organisées pour dénoncer ce nouveau meurtre. Il appelle les travailleurs, les travailleuses et les jeunes à se réunir sur les lieux de travail, les lieux d’études et dans les quartiers pour décider des moyens d’exprimer cette colère légitime et de faire reculer les responsables de cette répression toujours plus violente au service d’un ordre social inégalitaire.

Communiqué de presse du NPA du 28 juin 2023