Nouveau Parti anticapitaliste

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Communiqué du NPA. Restructuration de choc du courrier à La Poste : une nécessaire mobilisation nationale !

[Télécharger le communiqué du Nouveau Parti anticapitaliste en PDF]

La direction de La Poste a annoncé la fin de la garantie du passage du facteur six jours sur sept partout sur le territoire, à commencer par 68 zones d’expérimentation un peu partout dans le pays.

De « un facteur-une tournée » à « un facteur-deux tournées »

Devant les réactions négatives, La Poste fait mine de démentir. Le courrier continuera bien selon elle à être distribué six jours sur sept. Alors oui, du courrier continuera effectivement à être distribué tous les jours. Mais chaque boîte aux lettres ou même chaque rue est déjà de moins en moins fréquemment visitée par les postiers et postières.
Les factrices et facteurs distribuent déjà le courrier sur deux tournées le samedi au lieu d’une depuis l’après Covid. Les factrices et facteurs qui travaillent sur des tournées en « méridienne » font une tournée le matin et une l’après-midi. Chaque tournée est de moins en moins fixe, de plus en plus extensible, et elle n’est plus systématiquement distribuée tous les jours par le même facteur.

Une réorganisation géante

Les effectifs des facteurs et factrices ont baissé de 3000 par an entre 2015 et 2019, mais on est passé à −7000 entre 2019 et 2021. Avec trois millions de boîtes aux lettres supplémentaires entre 2015 et 2021, chaque factrice ou facteur desservait un peu plus de 500 boîtes aux lettres en 2014, on arrive à près de 700 en 2021. Jamais les factrices et facteurs n’ont été aussi productifs[1] !
En mettant fin au timbre rouge et en allongeant les délais de livraison, La Poste prépare une baisse encore bien plus drastique des effectifs dans les centres de tri comme dans les bureaux de poste : si le courrier va deux fois moins vite, on peut diviser les effectifs par deux à terme, quels que soient les discours pour tenter de faire avaler la pilule !

« Débat public » ou grève nationale ?

Face à ce traitement de choc, les directions syndicales réclament « un débat public » sur la fin du timbre rouge, et appellent La Poste au respect des missions de service public.
On voit mal comment la direction de la plus grosse entreprise du pays pourrait prêter l’oreille à ces timides appels à la raison. La Poste est devenue une véritable multinationale qui fait 2,1 milliards de bénéfices en 2021 et qui mène une politique ultra-répressive : elle n’a pas hésité fin 2022 à révoquer le premier militant CGT depuis 1951, après la révocation de Yann Le Merrer de SUD-PTT en 2015, et à licencier dans la foulée toute une équipe militante CGT dans le Calvados, une première ! Une politique répressive qui ne paie pas toujours, comme le prouve la double relaxe obtenue également fin 2022 par Gaël Quirante de SUD Poste 92 dans le cadre de procédures pénales montées de toutes pièces.

Face à une réorganisation menée partout sur le territoire au même moment, c’est à une riposte massive par la grève que les postières et les postiers doivent se préparer. Payés à peine au-dessus du Smic pour un boulot de plus en plus harassant et avec de nombreux collègues en CDD et intérim que la direction va chercher à mettre dehors en premier lieu, les postières et postiers sont attaqués frontalement au moment même où le gouvernement s’apprête à lancer la réforme des retraites : l’occasion pour elles et eux d’une mobilisation aux côtés de l’ensemble du monde du travail !

Communiqué de presse du NPA. Mardi 10 janvier 2023

(Sur la situation à La Poste, lire aussi cette interview d’un postier parue dans Libération).

[1] Toujours moins de factrices et de facteurs : la chute s’accélère, Nicolas Jounin, 17/09/2022.