Nouveau Parti anticapitaliste

Nos vies valent plus que leurs profits

Et ce fut la grosse goutte d’eau !

« S’il fait ça, c’est qu’il n’est vraiment pas sûr de lui ». « Le 49.3 pour faire passer une loi comme ça, c’est l’ultime provocation ». « On ne peut pas ne pas réagir ».

C’est ce qui a fusé de partout hier en fin de journée.

Il était 15 heures, jeudi 16 mars. Pendant que Borne annonçait à l’Assemblée nationale l’utilisation du 49.3, les messages de ce genre s’échangeaient par milliers, oralement ou sur les boucles Whatsapp. Dans des ateliers, des travailleurs suivaient la séance de l’Assemblée en direct, un peu comme pendant les matchs de foot du mondial. Et dans la foulée, la colère montait : « Venez, on débraye maintenant pour aller au rassemblement ! »

À partir de 18 heures, dans toutes les grandes villes et dans de nombreuses plus petites, des milliers de personnes ont spontanément pris la rue. Ce 49.3, ce n’est pas simplement un boulet de plus dans la besace de notre colère qui monte. C’est le trop plein. La provocation ou la connerie de politiciens franchement déconnectés, qui fait sortir du monde par milliers.

La conscience de notre force a franchi un cap, au vu de ces combattants de pacotille s’écharpant à l’Assemblée pour savoir si vote ou pas, 49.3 ou pas !

D’un côté, quelques vieux députés macronistes et de droite qui n’ont même pas su trouver une majorité entre eux alors qu’il s’agissait de s’attaquer à la retraite des autres. Et de l’autre, les manifestants de ce soir. Sortis spontanément mais rompus ces dernières semaines à pas mal d’actions ! Qui sont forts d’un mouvement de fond qui a démarré le 19 janvier dernier où des millions ont manifesté et fait grève, où des cheminots, des éboueurs, des gaziers et bien d’autres se sont mis en grève reconductible depuis plus d’une semaine, et montrent que sans les travailleurs, rien ne tourne dans cette société. Les éboueurs l’ont dit à ces dirigeants se plaignant de la saleté des rues de Paris : que ces bureaucrates viennent faire notre travail, et on verra bien comment les choses se passent !

La force du mouvement est aussi dans la conscience qu’on peut gagner. C’est probablement la bascule de la journée d’hier ! Car si un 49.3 peut servir à mater quelques députés de droite (certains probablement bien contents de n’avoir pas à se mouiller !), ça ne pèse d’aucun poids face aux grèves et à la rue ! Et ça peut même les enflammer ! Voilà notre force et notre conviction renforcées, oui nous pouvons faire plier ce gouvernement, et le patronat derrière lui.

Les oppositions parlementaires veulent jouer leur partition à coup de motions de censure, communes ou non. Une manière de chercher à nous détourner du bras de fer qui oppose la mobilisation et le gouvernement, à nous réorienter vers l’impasse des jeux parlementaires. Rien à y faire, la gauche de son côté, l’extrême droite du sien, même si nous ne les confondons pas, préfèrent les joutes verbales de l’Assemblée au combat de classe qu’il nous faut mener par nos propres armes : les grèves et les manifestations.

L’intersyndicale quant à elle renvoie à une nouvelle journée le jeudi 23 mars. Bien tardivement alors que l’enjeu est de faire payer à Macron sa provocation de trop, le plus nombreux possible dès demain, dès ce week-end, dès lundi en relançant les grèves et les actions partout dans le pays.

Comme les milliers de manifestants spontanés l’ont montré ce soir, le bras de fer est loin d’être terminé. Au contraire ! Pour peu que de nouveaux travailleurs s’engagent dans la lutte, que les sympathisants du mouvement en deviennent les acteurs, alors l’heure de la revanche aura enfin sonné !

Vive la lutte des travailleurs et des jeunes qui les rejoignent ! Vive la grève générale jusqu’au retrait !

 

Éditorial du NPA du 17 mars 2023

 


 

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