Ce mardi 19 mars, les salariés de la fonction publique étaient appelés par huit syndicats à faire grève et manifester pour exiger des augmentations de salaire. Comme dans le privé, les rémunérations restent bloquées alors que les prix continuent à augmenter ! Les dernières annonces de Bruno Le Maire sur les 10 milliards « d’économies » à trouver en s’attaquant aux services essentiels aux besoins de la population comme les transports, la santé ou l’éducation n’ont pu que renforcer la colère.
À Paris, l’ambiance de la manifestation était combattive avec, en tête de cortège, les nombreuses banderoles des travailleurs de l’éducation nationale qui, nationalement, étaient à plus de 30 % en grève. Leur mot d’ordre principal concernait l’opposition au « choc des savoirs » : la mise en place de groupes de niveau dans les collèges à la rentrée prochaine a pour but de renforcer encore davantage le tri social à l’école en faisant sortir les enfants des quartiers populaires le plus vite possible du système scolaire. C’est dans le 93 (Seine-Saint-Denis), que la lutte contre ce « choc des savoirs » et plus généralement le manque de moyens a pris une dimension particulièrement forte depuis le retour des vacances d’hiver avec un soutien remarqué des parents d’élèves. Mais dans les autres départements, les journées de mobilisation se suivent aussi, et de nombreux cortèges d’établissements de toute l’Île-de-France étaient présents. Pour la manifestation d’aujourd’hui, ils et elles ont pu compter également sur le renfort de groupes de lycéens – et de quelques collégiens ! – venus défiler à Paris après avoir bloqué leur établissement ce matin.
Dans la manifestation parisienne, le cortège des mineurs isolés du parc de Belleville était également particulièrement visible derrière une belle banderole : « Notre place est à l’école, pas dans la rue ! » Une occasion pour eux également d’appeler à la manifestation pour la régularisation de tous les sans-papiers appelée par la Marche des solidarités samedi 23 mars.
Une AG éducation après la manifestation a réuni plus de 170 grévistes de l’Île-de-France et a voté la reconduction jusqu’à vendredi, avec une manifestation jeudi en direction de Matignon. Cette journée de grève et de manifestation ne suffira pas à faire plier le gouvernement, mais elle peut être un encouragement pour les luttes à venir dans le public comme dans le privé : mêmes attaques, même combat !
Boris Leto