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Salariés du public et du privé : mêmes attaques, même combat

Paris, 1er février 2024, manifestation de l’éducation

L’inflation repart à la hausse en ce mois de février, à 3 % sur un an, 3,6 % pour l’alimentaire. C’est la hausse de l’électricité à la suite du rétablissement des taxes sur l’énergie qui tire le reste des prix vers le haut. La presse salue quand même un ralentissement global par rapport à il y a un an. Mais le ralentissement d’une hausse, ça reste une hausse ! Le 19 mars la fonction publique est appelée à se mettre en grève pour revendiquer des hausses de salaire, car c’est bien lorsque ces grèves existent, et elles sont toujours nombreuses notamment dans le privé, que les salaires parviennent à suivre le rythme de l’inflation.

Les salaires, mais pas seulement

Pour les salariés de la fonction publique qui n’ont eu que 25 euros brut d’augmentation en janvier 2024, la question des salaires est prégnante comme pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs. À cette journée pourrait aussi s’inviter la question de la dégradation de leurs conditions de travail en raison des baisses continuelles des budgets depuis quelques années. L’annonce par Bruno Le Maire, le 22 février dernier, de 10 milliards d’économies, essentiellement sur les services essentiels aux besoins de la population comme les transports, la santé ou l’éducation, en est l’exemple le plus récent.

Dans le 93 et ailleurs, le personnel de l’Éducation et les parents donnent le ton

En Seine-Saint-Denis, comme dans bien des quartiers populaires, il n’a pas fallu attendre les économies annoncées par Bruno Le Maire pour subir le délabrement dans les transports, l’éducation, la santé… Ni pour riposter.

Les profs et le personnel gréviste se rencontrent et organisent des réunions d’information auprès des parents d’élèves, qui les rejoignent dans la bataille en n’envoyant pas leurs enfants à l’école lors de journées « école morte ».

Choc de la lutte contre le « choc des savoirs »

C’est l’annonce de la réforme dite du « choc des savoirs » qui a mis le feu aux poudres, notamment auprès du personnel des collèges – premier concerné par sa mise en œuvre – et auprès des parents.

À travers cette réforme, le gouvernement accentue la politique de tri social à l’école. Cela ne lui suffisait pas d’interdire l’accès aux études supérieures à une partie des enfants des travailleurs avec la mise en place de Parcoursup, aujourd’hui il limite leur accès au lycée. L’obtention du brevet sera rendue obligatoire pour y entrer – en lycée général comme en lycée professionnel – et Gabriel Attal a prévenu : « Le taux de réussite cette année va baisser de manière importante. » La mise en place de fait de « groupes de niveau » au collège, soi-disant prévus pour répondre aux besoins particuliers de chacun, aura pour conséquence d’ostraciser des élèves en difficulté, majoritairement issus des milieux populaires, qui seront prédéterminés à ne pas aller au lycée.

Avec moins d’élèves en lycée, le budget de l’Éducation nationale pourra continuer à être raboté. Les élèves recalés, quant à eux, n’auront d’autres choix que d’aller en apprentissage ou d’attendre, pour rejoindre ensuite les rangs des futurs travailleurs peu qualifiés, les plus mal payés.

Cette grève a déjà commencé à essaimer dans d’autres départements et même hors de l’Île-de-France, comme dans le Rhône. Elle pourrait entraîner celles et ceux qui refusent que leurs enfants voient leur avenir encore plus obstrué. Mais pour cela, il faudra que parents, enseignants et personnel construisent une mobilisation de l’ensemble du secteur, capable de donner un coup de pied dans la fourmilière et de stopper la saignée malgré l’absence de la part des directions syndicales nationales d’une telle perspective.

La réussite de la journée de grève du 19 mars pourrait être un point de départ et donner confiance à bien d’autres salariés, du public comme du privé, pour suivre le chemin de la lutte.

Éditorial du NPA du 18 mars 2024

 

 


 

 
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