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Néonicotinoïdes : sauver les betteraves ou les profits ?

Certes, depuis 40 ans, les pénibles travaux de désherbage et démariage (éclaircissage) des betteraves, effectués par les ouvriers agricoles, immigrés ou mineurs qui cumulaient les emplois, ont disparu. Mais au prix de l’empoisonnement des sols et de l’eau par les néonicotinoïdes, utilisés systématiquement pour prévenir une maladie de la betterave, la jaunisse. Pour Stéphane Delmotte1, « c’est comme si au lieu de traiter les personnes qu’en cas de maladie avérée, on leur donnait tous les jours des antibiotiques de manière préventive ».

Les betteraviers, bien arrosées d’aides publiques et d’intrants chimiques, indispensables dans cette logique de course à la productivité et à l’agrandissement des fermes, atteignent un rendement de 100 tonnes à l’hectare. De quoi produire du bioéthanol (le carburant) ou des produits ultra-transformés (la malbouffe), et à peine 10 % du sucre en poudre. Alors que les 60 tonnes par hectare de l’agriculture biologique satisferaient largement les besoins en sucre.

Pendant ce temps, le deuxième groupe sucrier mondial, Tereos (marque Béghin Say), en profite pour annoncer la fermeture d’une sucrerie dans le Nord (123 postes à Escaudœuvres), mettant sur le dos de l’interdiction des néonicotinoïdes ce qui est une restructuration industrielle en cours depuis 20 ans.

 


 

 

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1 « La filière de la betterave sucrière est entraînée vers « un modèle féodal », Stéphane Delmotte, de la Confédération paysanne du Nord, Campagnes Solidaires, no 393, avril 2023.